Documents et informations complémentaires

    Etat civil

  • Nom : TRUFFIT
  • Prénom : Simone
  • Situation de famille : Célibataire
  • Date de naissance : 27/05/1918
  • Ville de naissance : Levallois Perret
  • Département : Hauts-de-Seine
  • CSP : Employé

    Etat civil réseau

  • Date d'enregistrement : 01/03/1941
  • Pseudo : ANDRE, PACO
  • Type d'agent : P2
  • Contacté par : FAURE François
  • Agence : Paris
  • Fonction : Agent de renseignement
  • Date de fin d'action : 01/04/1942
  • Raison : Change de réseau
  • Réseau : CDLR - FRONT NATIONAL NORD - TRANSMISSION NORD

    Documentation

  • Fiche d'enregistrement militaire : Télécharger
  • Bande sonore : https://www.cnd-castille.org/wp-content/uploads/2021/11/TRUFFIT-Simone-biographie.pdf
  • Article de la direction des archives de Levallois Perret.

     » Simone Truffit, une héroïne de l’ombre

    Les commémorations de la fin de la Seconde Guerre mondiale en ce mois de mai sont l’occasion de retracer le destin hors du commun de la Levalloisienne Simone Truffit, âgée de 22 ans en 1940. Son action représente le symbole de cette France qui refuse la défaite et de ces femmes qui ont joué un grand rôle au sein de la Résistance contre l’occupation allemande.

    Simone Truffit est née le 27 mai 1918. Elle est la dernière d’une famille de cinq enfants. Ses parents, de condition très modeste, habitent alors au 5 rue Baudin à Levallois, dans les immeubles sociaux de la Fondation Cognacq-Jay. Après une scolarité à l’école communale, Simone s’inscrit à l’école Kessler afin de suivre des cours de sténographie, de dactylographie et de comptabilité. Dès juin 1931, à l’âge de 13 ans, elle travaille comme secrétaire dans différentes sociétés jusqu’en août 1935. À cette date, Simone Truffit devient employée à la Société Française de Radio-électricité, dite SFR, au 55 rue Greffulhe à Levallois. Elle est nommée secrétaire auprès de Charles Vaudevire, directeur des services administratifs et de Pierre Viennot, chef du personnel de l’usine de Levallois. Elle est chef de groupe et chargée de questions administratives et relatives au personnel. Cet emploi va transformer sa vie.
    Cette société de renommée internationale est spécialisée dans la fabrication d’émetteurs radio. Le site levalloisien réunit à la fois les laboratoires ainsi que la chaîne de production.
    Peu de temps après son embauche, le père de Simone, Émile Truffit, décède le 9 septembre 1935 à son domicile.

    LE REFUS DE LA DÉFAITE
    À la suite de la déclaration de guerre en septembre 1939, ses frères sont mobilisés. Son deuxième frère, Marcel André, est tué au combat le 30 mai 1940 à Téteghem près de Dunkerque, lors de l’opération Dynamo. Le troisième frère, Georges, est fait prisonnier de guerre et interné au camp de Sagan (Haute Silésie).
    Face à ce désastre, Simone Truffit agit. En juin 1940, avec l’aide d’une infirmière dont elle ne connaît même pas le nom, elle fait délivrer des faux certificats d’hospitalisation pour maladies graves afin de faciliter la libération de prisonniers. Mais son action va plus loin. En mars 1941, elle fait la connaissance de plusieurs personnes dont Michel Georget, alias Michel. Son bureau au sein de la SFR devient un QG de distribution de tracts et d’établissement de faux-papiers et de feuilles de démobilisation. (résistance à la SFR).
    En parallèle, vers novembre 1941, Simone Truffit s’engage officiellement dans le réseau La confrérie Notre-Dame (CND), sous la responsabilité de François Faure (alias Paco). Elle utilise les pseudos Paco ou Andrée, ce dernier en mémoire de son frère, mort en 1940. Sa mission consiste à intercepter certaines pièces concernant l’activité de la société avec les autorités allemandes dans le but de renseigner les autorités alliées, en fournissant de nombreux détails sur la production des usines travaillant avec les Allemands. Elle fait engager Michel dans l’usine. Mais la Gestapo est sur ses traces. Il finit par disparaître en octobre 1942 et Simone se retrouve coupée du réseau CND

    ENCOURAGÉE PAR SES CHEFS
    À cette date, elle informe ses chefs de son activité clandestine. Ces derniers l’encouragent et l’aident. Leurs bureaux deviennent alors des caches d’armes. Ils falsifient des ordres d’affectations pour engager environ 150 réfractaires. Début 1943, ils sont mis en relation avec le docteur asniérois René Dervaux (alias Laurent) qui dirige le réseau Front national Paris Nord. Ils sont mis également en contact avec plusieurs organisations et réseaux, avec pour objectif de constituer des groupes au sein de l’usine levalloisienne pour la protection des stations radios en France. Simone est chargée de transporter des armes. Mais ce projet est ébranlé par l’arrestation en octobre 1943 du docteur Dervaux (qui sera fusillé le 7 mars 1944 au Mont-Valérien).
    Le 30 octobre 1943, Charles Vaudevire est arrêté et transféré à la prison de Fresnes. Il décède au camp de concentration de Dora le 26 février 1945.

    Le 13 janvier 1944, Pierre Viennot est à son tour arrêté.

    ENTRÉE EN CLANDESTINITÉ
    À la suite de ces nombreuses arrestations et à la surveillance accrue de la Gestapo, Simone quitte son emploi et son domicile pour entrer en clandestinité. Elle se réfugie chez une amie à Clichy, avec armes et faux papiers. Auparavant, elle sollicite le capitaine Perret pour la mettre en contact avec une autre organisation. En février 1944, elle se met à la disposition du Lieutenant-Colonel Thibaud, alias Créole, inspecteur national des transmissions. Son rôle consiste au chiffrement et déchiffrement des câbles pour Londres, au secrétariat de Paris des transmissions-Action.
    Après la guerre, le sous-lieutenant Simone Truffit reçoit la Croix de guerre avec palme et étoiles, la médaille de la Résistance, la médaille de la France Libre, la médaille militaire, la Légion d’Honneur (grade Chevalier) et l’Emblème de bronze à feuille de chêne par ordre de Sa Majesté Georges VI (une des rares femmes françaises à avoir obtenu cette distinction britannique).
    En 1948, Simone Truffit épouse Francis Caillet, futur Député de la Seine. Veuve à 44 ans, Simone élèvera seule ses deux filles, dans l’humilité et la discrétion de ses actes de Résistance. Sa vie professionnelle, à l’image de sa force de caractère, la conduira à la Direction Sociale des Usines Simca-Chrysler en tant que Chef de Service de la mutuelle du Groupe. Elle aura l’immense joie de voir naître ses trois premiers petits-enfants, mais malheureusement, rattrapée par la maladie, alors qu’elle venait juste de prendre sa retraite, elle décède le 12 mars 1978.
    L’ainé de ses petits-enfants, Yves Chanier, rendra hommage à sa grand-mère et à ses camarades du réseau CND Castille, un travail de mémoire à consulter sur le site www.cnd-castille.org. La direction des Archives municipales le remercie de sa précieuse collaboration pour la rédaction de cet article. »

    GR 16 P 587084 | VAUDEVIRE ( Charles Louis ) | 1893-08-19 | Le Val-Saint-Père | Manche | FRANCE | RIF
    GR 16 P 177601 | DERVAUX ( René Jules Camille Charles ) | 1910-07-17 | Roubaix | Nord | FRANCE | FFi DIR